Subdivisions et faces de la langue



Subdivisions et faces de la langue

La langue possède une racine (base), un corps, un apex (pointe), une face dorsale incurvée et une face inférieure. La racine (base) de la langue est la partie de la langue qui repose sur le plancher de la bouche. On considère habituellement que la racine correspond au tiers postérieur de la langue. Le corps de la langue correspond donc aux deux tiers antérieurs de l'organe. L'apex (pointe) de la langue est la partie antérieure du corps, celle qui repose sur les dents incisives. Le corps et l'apex de la langue sont extrêmement mobiles.

Le dos (face dorsale) de la langue correspond à sa face postéro-supérieure située partiellement dans la cavité orale et partiellement dans l'oropharynx. Il se caractérise par la présence d'un sillon en forme de « V », le sillon terminal (L. sulcus terminalis), dont l'apex orienté vers l'arrière correspond au site du foramen caecum. Cette petite dépression, souvent absente, représente le vestige non fonctionnel de la partie proximale du canal thyréoglosse embryonnaire, une structure à partir de laquelle se développe l'ébauche de la glande thyroïde (Moore et Persaud, 2003). Le sillon terminal divise le dos de la langue en une partie antérieure (orale) située dans la cavité orale proprement dite et une partie postérieure (pharyngienne) située dans l'oropharynx. Le bord de la langue est en relation de chaque côté avec les gencives linguales et les dents latérales. La muqueuse de la partie antérieure de la langue est rêche car elle porte de nombreuses petites papilles linguales :

  • Les papilles circumvallées (caliciformes) : Volumineuses et aplaties sur leur sommet, elles se trouvent juste en avant du sillon terminal et forment donc une rangée en forme de « V ». Chacune est entourée d'un profond sillon circulaire en forme de douve dont les parois sont parsemées de bourgeons du goût. Les conduits des glandes séreuses (glandes de von Ebner) de la langue s'ouvrent au fond de ce sillon.
  • Les papilles foliées : Ce sont de petits plis latéraux de la muqueuse linguale. Elles sont peu développées dans l'espèce humaine.
  • Les papilles filiformes : Nombreuses et allongées, elles contiennent des terminaisons nerveuses afférentes sensibles au toucher. Ces projections squameuses et coniques ont une teinte gris rosâtre ; elles sont disposées en rangées en forme de « V » parallèles au sillon terminal, sauf au niveau de l'apex de la langue où elles ont plutôt tendance à se disposer transversalement.
  • Les papilles fungiformes : En forme de champignon, elles apparaissent comme de petites taches rouges ou rosées ; elles sont disséminées parmi les papilles Filiformes, mais leur nombre prédomine au niveau de l'apex et sur les côtés de la langue.

Les papilles circumvallées et foliées ainsi que la plupart des papilles fungiformes portent des récepteurs gustatifs situés dans les bourgeons du goût.

La muqueuse qui revêt la partie antérieure du dos de la langue est mince et adhère fermement au muscle sous-jacent. Cette face dorsale est divisée en moitiés droite et gauche par un sillon peu profond, le sillon médian de la langue. Il indique le site de coalescence des bourgeons latéraux (distaux) de l'ébauche linguale embryonnaire (Moore et Persaud, 2003).

La muqueuse de la partie postérieure de la langue est épaisse et librement mobilisable. Elle ne possède pas de papilles linguales, mais les nodules lymphoïdes sous-jacents confèrent à cette partie de la langue un aspect irrégulièrement bosselé. Dans leur ensemble, ces nodules lymphoïdes forment la tonsille linguale (amygdale linguale). La partie pharyngienne de la langue forme la paroi antérieure de l'oropharynx et ne peut être observée qu'à l'aide d'un miroir ou en exerçant sur la langue une pression vers le bas au moyen d'un abaisse-langue.

La face inférieure de la langue (face sublinguale) est revêtue d'une muqueuse mince et transparente qui laisse apercevoir les veines sous-jacentes. Cette face est reliée au plancher de la bouche par un pli médian appelé le frein de la langue. Le frein permet à la partie antérieure de la langue de se mobiliser librement. De chaque côté du frein, une veine linguale profonde transparaît au travers du mince revêtement muqueux. Une caroncule sublinguale (papille) est présente de chaque côté de la base du frein de la langue ; sa surface porte Y ouverture du conduit submandibulaire (canal de Wharton), en provenance de la glande salivaire du même nom.